La légende indigène raconte l’histoire d’un paysan qui, ayant découvert au hasard un gisement d’or, et en tirant profit, attire la curiosité de l’un de ses voisins. Ce dernier le suivit jusqu’au gisement et se mit à s’emparer régulièrement d’or lorsque son voisin n’y était pas. Jusqu’au jour ou les deux se rencontrèrent au gisement d’or et commencèrent à se battre à mains nues en premier lieu, puis à coups de machettes.
La femme du premier paysan, assistant impuissante à la scène, se mit à pleurer et à supplier les Dieux afin que les deux hommes cessent leur combat. C’est ainsi qu’une jument noire apparut et sépara les deux combattants à l’aide de morsures et de coups de sabots. Puis elle disparut instantanément et ne réapparut plus jamais.
En premier lieu, les indigènes célébraient ce duel en organisant eux-mêmes des combats dans le but de régler leurs litiges, sous l’œil d’un « arbitre » accoutré d’un masque de jument.
Mais lors de l’arrivée des espagnols sur le continent, ces derniers ont cherché à évangéliser le peuple et ont transformé la légende : les deux voisins furent remplacés par deux frères en venant aux mains sous l’emprise de l’alcool à la sortie d’une messe ; et au lieu de l’épouse de l’un, ce furent les villageois qui implorèrent la sainte vierge de Guadeloupe (patronne des Ameriques) qui fit apparaitre un grand cheval noir pour séparer les deux combattants.
De nos jours, lors de la fiesta de la Yeguita, un défilé est organisé dans les rues de Nicoya au cours duquel un homme affublé d’une tête de cheval en bois noire exécute la danse de la Yeguita (petite jument) autour d’une représentation de la vierge afin de lui rendre hommage, au rythme de percussions traditionnelles et d’un orchestre entrainant. A coté de ce défilé, des artistes de rue et la foule se mêlent aux danses et à la musique, à coté de nombreux stands de délicieuse nourriture cuite au feu d’un bois tout particulier ramassé dans la région de Nicoya lors d’une célébration ayant lieu en novembre.