Le Pérou est la terre des Incas, un peuple étroitement lié à la nature avec laquelle ils entretenaient une relation marquée par le respect, la peur et la vénération. Même si l’arrivée des conquistadors espagnols et du christianisme a fait reculer la culture ancestrale, les peuples Aymara et Quechua ainsi que la communauté Qeros, qui sont les descendants directs des incas, notamment pratiquent toujours certains cultes issus de la culture andine et inca comme la cérémonie d’offrandes à la Pachamama, la terre nourricière.
La Pachamama symbolise la fertilité et l’abondance et les peuples andins ont tout un tas de traditions qui la mettent au centre de leur vie au quotidien. Par exemple avant de boire un verre d’alcool, il n’est de coutume d’en verser quelques gouttes sur le sol pour nourrir la Pachamama. En effet, si elle est nourricière et protectrice, elle exige la réciprocité et peut provoquer des épidémies ou des catastrophe comme la sècheresse si elle n’est pas assez nourrie.
Si l’on peut voir ce type de scènes au quotidien dans les régions andines, assister à la cérémonie d’offrandes à la Pachamama, c’est vivre une expérience mystique inoubliable ! La cérémonie, appelée challa, est dirigée par un Chaman qui possède le pouvoir de parler à la Pachamama et aux Apus, les esprits des montagnes.
Ce rituel a lieu en général au mois d’août pour s’assurer d’une bonne année agricole.
Parmi les offrandes faites à la terre nourricière, on retrouve des feuilles de coca (qui permettent à l’homme de communier avec la nature) et des huairuros (ce sont des graines rouges à taches noires qui sont dotées de pouvoir symboliques et magiques), de la chicha (qui est une boisson typique à base de maïs), des fruits et des graines de céréales, de l’argent et des pièces de monnaies,du vin, des sucreries ou encore des choses un peu moins ragoûtantes comme des foetus de moutons ou de lamas et de la graisse animale.
Ces offrandes sont disposées à même le sol ou sur une table de cérémonie. Elles sont ensuite brûlées puis enterrées. Pendant ce temps, les fidèles qui assistent à l’offrande prient, dansent, chantent et partagent l’atapi, un repas commun auquel chacun contribue.