Cette fête vietnamienne a lieu chaque année à Sóc Trãng les 14ème et 15ème jour du 10ème mois lunaire. Cette année, elle aura lieu les 16 et 17 novembre, c’est à dire ce weekend.
Le festival Ooc Om Boc est une fête religieuse qui célèbre le Génie de la Lune, vénéré par l’ethnie khmère. Durant cette cérémonie, on prie pour la chance, le bonheur, le beau temps et des récoltes abondantes. Le festival se déroule habituellement lorsque la saison sèche commence et que le riz est en train de mûrir dans les champs.
La cérémonie a lieu dans les cours des pagodes ou des maisons des habitants. Les gens érigent des poteaux de bambou avec une barre transversale qu’ils décorent avec des fleurs et des feuillages. En dessous, ils placent une table d’offrandes sur laquelle on trouve des flocons de riz, des pommes de terre, des bananes, des noix de coco, des pamplemousses, des oranges et des gâteaux. Les gens s’assoient sur le sol, les jambes croisées. Ils joignent les mains devant l’autel, tournés vers la lune. Un vieux maître de cérémonie prie à haute voix et demande à la divinité de la lune de recevoir les offrandes et de bénir les gens présents.
Ensuite, les anciens demandent aux enfants de la maison de s’assoir eux aussi assis par terre, les jambes croisées, devant l’autel. Ils prennent alors une poignée de riz vert pour nourrir chaque enfant et leurs demandent ensuite quels sont leur souhait en leur administrant une tape dans le dos. Si les enfants répondent à la question clairement et poliment, il leur arrivera le meilleur dans l’année.
Après cela, les gens apprécient les offrandes ensemble, et les enfants jouent à des jeux ou dansent et chantent sous la lune. Toute personne qui visite les maisons des Khmers à cette occasion sera invitée à déguster le « com dep » (une sorte de jeune riz gluant).
Depuis les pagodes du peuple khmer, les habitants lâchent des lanternes en papier dans le ciel et sur le Mékong. La coutume de relâcher lumières qui volent et qui flottent sur l’eau a pour but de balayer les ténèbres, les choses impures et de permettre à la tristesse de s’éloigner du village. De nombreuses activités traditionnelles des Khmers sont organisés le premier soir des festivités.
Parallèlement à la cérémonie religieuse, une trentaine de pirogues traditionnelles se rassemblent sur un bras du fleuve à Sóc Trãng (à la pointe sud du Vietman) pour une compétition « Ngo » étalée sur 2 jours qui réunie toute la communauté khmère. Chaque pagode amène sa pirogue qui nécessite une cinquantaine de rameurs.
Le soir précédant la course, des spectateurs affluent de partout. C’est une nuit blanche. Les rameurs se réunissent par groupe et se livrent à des échanges amicaux et musicaux. Des répliques de Chay-Zam, tambour des Khmers, le son des flûtes, de la musique Romvông et des chants motivent la foule comme les concurrents.
Le jour J, la foule est amassée sur les bords du fleuve pour encourager l’équipe qui porte le nom d’une pagode khmer de leur commune ou de leur district au son des tambours et des gongs, dans une ambiance très festive et joyeuse. Vers midi, lorsque la marée atteint son niveau maximum de l’année (la marée de vives-eaux a lieu souvent à cette époque), le bord du fleuve est en effervescence. A l’arrivée de la course, l’équipe gagnante et sa pirogue sont accompagnées suivies par spectateurs le long du fleuve aux sons des tambours et des gongs.